Hommage à Michel Vauclin

C’est avec beaucoup d’émotion que le CNRS-INSU a appris le décès de Michel Vauclin.

Originaire de Paris, Michel Vauclin a été l’un des premiers doctorants, avec Jean Louis Tony, de Georges Vachaud alors responsable de l’équipe d’Hydrologie de l’Institut de Mécanique de Grenoble (INPG). Il a soutenu sa thèse en 1971 et a tout de suite été recruté au CNRS (il est devenu DRCE), et est parti en post doc à Davis (USA) travailler avec l'équipe de science du sol de l’Univ. of California, partenaire de l’équipe d’Hydrologie.

Michel s'est immédiatement distingué par ses travaux sur la variabilité spatiale, puis, avec Randel Haverkamp, sur la résolution numérique des transferts en zone non saturée et le couplage Zone Non Saturée - Nappe, tout en prenant une part très active sur le volet expérimental, tant en laboratoire que sur le terrain, en lien avec les transferts d'eau et de solutés en ZNS, avec des approches particulièrement pionnières en France.

Fondateur du laboratoire LTHE à Grenoble, un des premiers laboratoires entièrement dédiés au cycle de l’eau continental, dont il fut un des premiers directeurs au début des années 1990, il s'est fortement engagé au niveau international, notamment dans le cadre de missions de formation en Afrique (Programmes FAO/IAEA) et en Amérique du Sud, et dans la venue de très nombreux chercheurs étrangers éminents (D. Smiles, D. Elrick, B. Clothier, etc..).

Sur le plan national, son engagement à l'INSU, en tant que Chargé de Mission, l'a amené à prendre en charge le Programme National "Eau" (devenu PNRH), puis à devenir une cheville ouvrière dans une collaboration très fructueuse avec l'INRA et CEMAGREF, devenus INRAE et l'IRD. Son suivi attentif lors du lancement du chantier Méditerranée ou son engagement à l’ANR sur les « Changements environnementaux planétaires » furent importants pour la communauté. 

A l'occasion de sa retraite, il continuait d'être scientifiquement très actif avec l'ANDRA et l’ANR.  Scientifique engagé il fut récompensé par la Médaille de Bronze du CNRS et la Légion d'Honneur, sans oublier le Prix Scientifique Philip Morris 2000 en Environnement qui lui a été attribué ainsi qu’à l’ensemble de son laboratoire, pour leur approche interdisciplinaire du cycle continental de l'eau.

Au-delà du chercheur, Michel était un homme passionné, d’une grande culture scientifique et générale avec un avis souvent éclairé sur de très nombreux sujets et domaines, et d’une curiosité insatiable qui a compté pour des générations d’étudiants et de collègues qu’il a formés, accompagnés et instruits.

A sa famille, à ses amis, à ses anciens étudiants et collègues, l’INSU adresse l’expression de son émotion profonde.