3 bourses ERC « Advanced » 2020 pour le CNRS-INSU

Prix et distinction

Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient d’annoncer les résultats de l'appel « ERC Advanced grant 2020 » qui vise des chercheurs confirmés.

Ces bourses permettent à des scientifiques, reconnus dans leur domaine aux niveaux national et international, de mener des projets novateurs à haut risque qui ouvrent de nouvelles voies dans leur discipline ou dans d’autres domaines. D’une durée de 5 ans, ces projets bénéficient chacun d’un budget maximum de 2,5 millions d’euros. Visant des chercheurs confirmés, ces bourses se situent après les bourses « Starting » (jusqu’à 1,5 million d’euros et visant des porteurs et porteuses de projets européens ayant obtenu leur doctorat 2 à 7 ans auparavant) et « Consolidator » (jusqu’à 2 millions d’euros et 7 à 12 ans après le doctorat).

  • EXORADIO – Philippe ZARKA, Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (CNRS/Observatoire de Paris/Sorbonne Université/Université de Paris). Ce projet a pour but de conduire un très grand programme de recherche et d’étude d’exoplanètes en radio basses fréquences avec le radiotélescope NenuFAR, implanté à la Station de radioastronomie de Nançay, et d’aboutir à plusieurs détections confirmées. Il posera ainsi les premières contraintes sur les champs magnétiques exoplanétaires, leur interaction avec leur étoile-hôte et plus généralement l’étude comparée des magnétosphères planétaires et de leur « météorologie de l’espace », avec des conséquences en termes de structure interne, rotation, inclinaison orbitale et même habitabilité des exoplanètes détectées. Ce projet prépare aussi l’exploitation de cette thématique avec SKA dans l’hémisphère sud.

 

  • HolyEarth – Alessandro MORBIDELLI, Laboratoire J-L Lagrange (CNRS/Observatoire de la Côte d’Azur). Comment la Terre s'est-elle formée avec les propriétés qui en ont fait la seule planète habitée du système solaire? Répondre à cette question est le Saint Graal de la science planétaire. C’est essentiel pour comprendre les processus de formation d'une planète capable d'abriter la vie et évaluer la probabilité que des processus similaires se soient produits dans d'autres systèmes extrasolaires. L'objectif primordial du projet est d'identifier un scénario unique qui, pour la première fois, satisfera simultanément toutes les contraintes observationnelles de manière cohérente. Ce projet placera la formation de la Terre dans le contexte de l'évolution cosmique qui conduit aux étoiles et aux planètes, en lien avec biologie et exobiologie.

 

  • SEPtiM – James BADRO, UMR-Institut de physique du globe de Paris (CNRS/IPGP/IGN). La Terre s’est formée graduellement par accrétion de corps de plus en plus larges, dont les impacts énergétiques ont maintenu la planète globalement fondue lors des premières centaines de millions d’années de son histoire. Lors de son refroidissement, cette planète-magma s’est solidifiée pour donner naissance au manteau solide, dont la structure, la composition et la dynamique actuelles sont directement héritées de ces conditions initiales. Nous proposons d’élucider ce processus de solidification, et cette transition d’un manteau fondu à un manteau solide, d’une façon pluridisciplinaire, en combinant des expériences de pétrologie expérimentale à haute pression et haute température, de la modélisation thermodynamique, des calculs théoriques ab initio, et des simulations numériques géodynamiques. 

Par ailleurs Denis MOURARD est lauréat pour le projet Interferometric Survey of Stellar Parameters (ISSP). L'institution hôte choisie est l'Observatoire de la Côte d'Arzur (OCA)