4 projets INSU ont obtenu une bourse ERC Advanced !

Prix et distinction

Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient d’annoncer les résultats de l'appel « ERC Advanced grant 2021 » qui vise des chercheurs confirmés. Le CNRS est l’institution hôte pour 12 bourses, dont 4 dans des laboratoires INSU. Félicitations à eux et elles !

Dust2Planets : Une nouvelle approche pour contraindre la croissance de la poussière et la zone de formation des planètes dans les disques

François Ménard - IPAG/OSUG

Le projet Dust2Planets va chercher à obtenir les premières contraintes observationnelles directes permettant de caractériser la zone dans les disques où se forment les planètes. Il s’agira, en particulier, d’estimer la masse et la concentration des poussières qui résident dans le plan médian des disques, afin de tester les scénarios de formation de planètes. Les propriétés structurelles de ces poussières, en particulier leurs formes et leurs tailles, seront étudiées en vue de déterminer leur(s) mécanisme(s) d’agglomération et d’améliorer le traitement du couplage aerodynamique gaz-poussière dans les simulations hydrodynamiques. Ces résultats permettront in fine de vérifier la validité des modèles de formation planétaires et de les améliorer.

 

OxyPlanets : Habitabilité des exo-Terres en conditions variables de pouvoir oxydant atmosphérique

Nathalie Carrasco - LATMOS/OVSQ

Parmi les milliers d’exoplanètes découvertes, les planètes similaires à la Terre reçoivent un intérêt tout particulier dans la quête de mondes habitables. Onze planètes de taille similaire à la Terre ont été découvertes dans la zone habitable de leur étoile, c’est à dire à une distance de leur étoile où l’eau peut exister à l’état liquide à la surface de la planète. Parmi celles-ci, trois planètes sont dans le système planétaire de l’étoile Trappist-1. Percer la composition atmosphérique de ces planètes fait partie des grandes questions scientifiques de la prochaine décennie. Le but du projet OxyPlanets est d’étudier comment le réservoir organique atmosphérique se forme et évolue dans le contexte d’atmosphères humides en zone habitable. Le projet quantifiera également l’impact de ces processus chimiques atmosphériques sur le climat et la chimie prébiotique de ces planètes. Il contribuera aussi à interpréter et à suggérer de nouvelles observations pour les télescopes spatiaux NASA-James Webb et ESA-ARIEL.

PROMISES : Présence et rôle de la matière organique dans les satellites glacés et les planètes extra-solaires (Presence and Role of Organic Matter in Icy Satellites and ExtraSolar planets)

Christophe Sotin - LPG/Nantes Université 

Le but du projet PROMISES est de déterminer le rôle et l’évolution de des molécules organiques dans les planètes et lunes du système solaire et au-delà. Les observations récentes montrent que les molécules organiques insolubles sont un constituant majeur des objets du système solaire externe. Durant leur évolution, elles pourraient former des molécules similaires à celles produites par des processus biologiques. L’enjeu porte sur la caractérisation de ces processus abiotiques pour ne pas attribuer à ces molécules des signatures de vie extraterrestre. Le projet a trois objectifs : l’étude expérimentale jamais entreprise de l’interaction de la matière organique primordiale avec l’eau et les roches dans les conditions existant à l’intérieur des lunes et planètes (haute pression), la modélisation numérique de l’évolution thermochimique des intérieurs des lunes et planètes, et l’application de ces résultats à Titan, la seule lune du système solaire avec une atmosphère dense, les mondes océans où les conditions pour l’émergence de la vie pourraient exister, et les planètes extrasolaires formées au-delà de la ligne de glace. Les résultats de ce projet permettront de préparer les observations de futures missions spatiales comme JUICE (ESA), Europa Clipper (NASA), Dragonfly (NASA) et aideront à l’interprétation des observations de planètes extrasolaires par les télescopes spatiaux James Webb telescope (NASA-ESA), PLATO (ESA) et ARIEL (ESA).

 

DOC-PAST : Déchiffrer la capacité oxydante de l’atmosphère passée (Deciphering the Oxidizing Capacity of the PAST atmosphere) 

Joël Savarino - IGE/ CNRS / UGA 

Ce projet vise à documenter des éléments de la capacité oxydante de l’atmosphère, propriété fondamentale de l’atmosphère à s’auto-nettoyer en éliminant les composés toxiques et polluants. Cette propriété exerce un contrôle important sur le climat en déterminant le temps de vie dans l’atmosphère de certains agents climatiques comme le méthane ou la formation des aérosols. Comment a évolué cette capacité oxydante à travers le temps en lien avec les climats passés du quaternaire reste l’un des derniers grands mystères de la machine climatique terrestre. C'est aussi un point limitant pour déterminer au plus juste les différentes trajectoires climatiques possibles selon les scénarii d’émissions des gaz à effet de serre que nous choisirons (comme le souligne le dernier rapport du GIEC). Ce projet propose de faire un saut quantitatif dans la compréhension de la relation climat-chimie en introduisant des nouveaux traceurs basés non plus sur des rapports isotopiques élémentaires mais sur des rapports isotopiques moléculaires.  Ce changement de paradigme préserve l’intégrité physico-chimique des molécules et donc l’information qu’elles contiennent sur les mécanismes ayant conduit à leur formation dans l’atmosphère. Les carottes de glace, seule archive climatique à préserver des composés chimiques de l’atmosphère permettra de remonter le temps et de faire émerger ce lien, entre climat et chimie.