Décès de Jean-Pierre Brun

Hommage

Jean-Pierre Brun, Professeur de Tectonique à Paris 7, puis à l’université de Rennes 1 et professeur émérite, est décédé le 30 Octobre à la suite d’une maladie qui l’a emporté trop rapidement à l’âge de 70 ans.

La contribution scientifique de Jean-Pierre Brun à la tectonique et à la géologie structurale a été fondamentale. Pionnier à la fois dans la modélisation expérimentale des processus tectoniques et dans l'analyse quantitative de la déformation ductile., il abordait les questionnement scientifique en associant des études de terrain de grande qualité des approches expérimentales innovantes.
Au début des années 80, Il fut à l’origine du développement de la modélisation analogique de systèmes géologiques avec l’utilisation de matériaux originaux, appliquant cette approche à une grande variété de processus allant des bassins (tectonique au sel) à la lithosphère (rifting et chaine de montagne). Cette approche a été adoptée par de nombreux de laboratoires français et étrangers, comme Amsterdam, Canberra, Florence, Montpellier, Rome, Austin, Toronto, Uppsala, ETH Zürich.
En parallèle à cette approche expérimentale, Jean-Pierre Brun a abordé les objets géologiques emblématique par une analyse quantitative de la déformation ductile combinée à l’utilisation de données de terrain, et de données géophysiques (gravimétrie, sismique profonde et tomographie).
Ces travaux ont eu aussi un impact sur l’exploration pétrolière comme l’attestent les nombreuses collaborations avec des partenaires industriels français et étrangers.
 
Jean-Pierre Brun a eu une carrière scientifique remarquable reconnue nationalement et internationalement, récompensée par de nombreux prix et médailles nationales et internationales comme le prix de l’Académie des Sciences, la médaille « Stephan Mueller » en 2008 et la médaille Arthur Holmes en 2017 décernées par l’EGU. Il a été membre sénior de l’Institut Universitaire de France.
 
Tout au long de sa carrière il a communiqué sans relâche sa passion du métier en formant un nombre impressionnant d’étudiants et de doctorants dont beaucoup ont de postes à responsabilité au sein de laboratoires de recherche et d‘entreprises privées. Se donnant sans compter, il a eu aussi un très fort investissement collectif en tant que directeur de Géosciences Rennes, Président de la Société Géologique de France, Vice-président Recherche de l’université de Rennes 1 et Président d’une section du section de Comité National du CNRS.
 
Les Sciences de la Terre et la Tectonique ont perdu l’un de ses grands noms dont l’impact scientifique restera important dans de nombreuses années.