Prix de l’Académie des sciences : nos labos à l’honneur sous la coupole le 15 octobre dernier

Prix et distinction

Chaque année, l’Académie des sciences distingue des chercheurs qui, à travers l’originalité et la qualité de leurs parcours professionnels, contribuent au progrès de la connaissance et aux avancées de la recherche scientifique. Une première cérémonie de remise des prix de l'Académie des sciences a lieu le 15 octobre dernier sous la coupole de l'Institut de France. A cette occasion non moins de 10 scientifiques issus de nos laboratoires ont été récompensés pour leurs travaux de recherche. Un beau témoignage de la reconnaissance de la qualité des chercheurs et chercheuses de ses laboratoires ! Le CNRS-INSU adresse toutes ses félicitations aux lauréats et lauréates.

Voici la liste des prix et de leur lauréat :

  •  Prix CNES – Astrophysique et Sciences spatiales

Le prix est décerné à François Mignard, directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique à l'UMR Cassiopée de l’observatoire de la Côte d’Azur.

François Mignard a effectué un remarquable travail en mécanique céleste analytique appliquée aux corps du système solaire et a eu un rôle de meneur dans la préparation très délicate et l'exploitation tout aussi délicate des deux plus grandes missions spatiales d'astrométrie, HIPPARCOS et GAIA, toutes deux réalisées par l'Agence Spatiale Européenne. HIPPARCOS lancé en 1989 a mesuré la parallaxe de 118 218 étoiles proches avec une précision d'une milliseconde d'arc. GAIA a été lancé en 2013, avec l'objectif de cartographier en 3D plus d’un milliard d’objets de notre galaxie avec une précision inégalée, allant jusqu'à 7 micro secondes d'angle pour les étoiles les plus brillantes. De telles mesures ont un impact direct sur les connaissances des propriétés fondamentales de ces objets (distance, vitesse, caractéristiques physiques) et permettent un nouveau regard sur l'histoire dynamique des objets de notre Galaxie.

  • Prix des Sciences de la Mer – IFREMER

Le prix est décerné Laurent Bopp, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique au département de Géosciences à l’École normale supérieure à Paris.

Laurent Bopp est mondialement connu pour ses travaux sur les relations entre le climat et les cycles biogéochimiques dans l’océan. Il s’est intéressé à toutes les échelles spatiales - de la biosphère mondiale à la structure des écosystèmes planctoniques - et temporelles - des cycles glaciaires jusqu’aux prochains siècles perturbés par le CO2 d’origine anthropique. Ses travaux scientifiques sont de première importance pour comprendre et prévoir l’évolution de l’effet de serre ainsi que l’acidification de l’océan.

  • Prix Philippe A. Guye

Le prix est décerné à Hélène Budzinski, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique - Environnements et Paléoenvironnements Océaniques et Continentaux, université Bordeaux à Talence.   

Hélène Budzinski est l’une des meilleures spécialistes mondiales du suivi biogéochimique d’ultra-traces de contaminants dans l’environnement terrestre et aquatique. Ses travaux pionniers en chimie analytique permettent aujourd’hui un suivi écotoxicologique de polluants «émergents» dispersés dans l’environnement parmi lesquels de nombreux composés pharmaceutiques et des perturbateurs endocriniens.

  • Prix Leconte

Le prix est décerné à Michael Le Bars, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique à l’Institut de recherche sur les Phénomènes Hors Équilibre à Marseille.

Michel Le Bars a réalisé un ensemble d’expériences de laboratoire très élégantes sur les instabilités elliptiques, la convection thermique, les tourbillons et les ondes dans les milieux stratifiés, qui ont permis une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre dans divers écoulements astrophysiques et géophysiques.

  •  Prix Gustave Ribaud

Le prix est décerné à Silvia Galli, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique à l’Institut d’Astrophysique de Paris.

Pour son expertise dans l'analyse des données du rayonnement de fond cosmologique et leur interprétation scientifique, Silvia Galli est l'un des principaux architectes du programme de vraisemblance qui permet la comparaison entre les données cosmologiques et les modèles théoriques. Elle a co-dirigé la mesure des paramètres cosmologiques dans le cadre de la collaboration Planck. Auteure principale de l’article décrivant ces résultats, elle signe là un document clé de référence sur le sujet.

  • Prix Léon Lutaud

Le prix est décerné à Nicolas Mangold, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique au laboratoire de planétologie et géodynamique à Nantes.

Nicolas Mangold est un géologue internationalement reconnu pour son unique expertise de la géologie de la planète Mars et ses contributions à la révolution scientifique qui a marqué notre compréhension du passé de Mars ces vingt dernières années. Ses nombreux travaux portent aussi bien sur le passé glaciaire récent que sur les ères anciennes marquées par la présence de lacs et de rivières sur la planète rouge. Ils se sont appuyés sur la géomorphologie et la minéralogie observées depuis l’orbite et in situ. Nicolas Mangold a notamment contribué au succès du Rover Curiosity en participant à son pilotage scientifique et à l’analyse des observations.

  • Prix Paul Doistau-Émile Blutet

Le prix est décerné à Bruno Sicardy, professeur à la faculté des sciences et ingénierie de Sorbonne université et à l’Observatoire de Paris - PSL au laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (LESIA), pour ses découvertes de l’existence d’anneaux autour d’objets du système solaire (planètes, astéroïdes) par la méthode des occultations stellaires par ces objets, méthode qu’il a initiée et menée à son terme pendant près de 40 ans.
Le réseau mondial d’observateurs permettant ces observations en différents points du globe terrestre a également permis de préciser la taille et la forme de certains astéroïdes.

  • Prix Servant

Le prix Servant 2018 est un prix collectif décerné à Gilles Métris, astronome des Observatoires de l'Observatoire de la Côte d’Azur, co-principal investigateur de la mission spatiale MICROSCOPE ainsi qu’à ses collègues Pierre Touboul, Manuel Rodrigues et Yves André.

Ces quatre scientifiques ont réalisé un test ultra-précis du principe d’équivalence à bord du satellite MICROSCOPE. Grâce à leurs travaux la sensibilité pour le test de ce principe fondateur de la relativité générale atteint aujourd’hui, 2 10-14.
C’est à la hauteur des efforts réalisés ces vingt dernières années puisqu’elle dépasse d’un ordre de grandeur les meilleurs tests réalisés au sol.
L’analyse complète des données en cours permettra encore d’améliorer ce résultat. Le premier résultat prublié dans la revue Physical Review Letters en 2017 a déjà permis de contraindre certaines théories alternatives de la gravitation.

  • Prix Christian Le Provost    

Le prix Christian Le Provost 2019 est décerné à Sophie Bonnet, directrice de recherche à l’Institut méditerranéen d’océanologie à Marseille.

Sophie Bonnet a effectué des travaux sur la biogéochimie de l’océan, et plus particulièrement sur le rôle de l’azote dans la pompe biologique du carbone et ses conséquences sur le puits océanique du carbone dans le cycle du carbone anthropique. L’essentiel de l’absorption du carbone par l’océan se fait par dissolution du CO2 à l’interface air-mer.
Une partie non négligeable est ensuite absorbée par les micro-algues du phytoplancton via la photosynthèse (pompe biologique), et après une série des transformations au sein de la chaîne trophique est séquestrée en profondeur dans l’océan. L’efficacité de la pompe biologique dépend de la présence d’éléments nutritifs dans l’océan superficiel, en particulier l’azote.
Les travaux de Sophie Bonnet ont apporté un éclairage nouveau sur les processus permettant la fixation de l’azote atmosphérique au sein de la couche productive océanique, assurant ainsi la nutrition de certaines composantes du phytoplancton, premier maillon de la chaîne alimentaire dans l’océan. Ses études ont ainsi permis de montrer que la fixation de l’azote représente un mécanisme majeur dans l’efficacité de la pompe biologique.

Le CNRS INSU félicite par ailleurs Camille Litty, attachée temporaire de recherche et d’enseignement (ATER) au Centre de recherches en pétrologie et géochimie (CRPG) Nancy pour sa bourse Louis Gentil-Jacques Bourcart.
Camille Litty est une jeune chercheuse brillante, originale et enthousiaste qui s'est consacrée à l'étude des phénomènes d'érosion dans les régions hyper arides, qui sont particulièrement sensibles aux variations climatiques et aux événements extrêmes. Cette approche innovante a apporté de nombreuses et nouvelles informations. Grâce à la bourse Gentil-Bourcart, Camille Litty va pouvoir poursuivre ses travaux dans les littoraux arides des Andes, où les variations climatiques sont très fortes et marquées par le phénomène “El Niño”. Son projet est très complet et repose sur les techniques de mesure les plus précises et les plus récentes.