L’INSU a un nouveau DAS Astronomie-Astrophysique

Institutionnel Univers

Depuis le 1 janvier 2022, Martin Giard succède à Guy Perrin en tant que directeur adjoint scientifique (DAS) pour le domaine Astronomie - Astrophysique (AA) à l’INSU. Directeur de recherche à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) à Toulouse, il était également chargé de mission pour les affaires spatiales à l’INSU. Il nous raconte son parcours et ses futures ambitions.

Quel est votre parcours et sur quoi portent vos recherches ?

Je suis actuellement directeur de recherche au CNRS où j’ai fait toute ma carrière. Mon intérêt pour le ciel s’est très tôt dirigé vers les zones sombres et obscures de l’Univers, ces zones qui se révèlent à l’observation par leurs rayonnements « froids », de l’infrarouge jusqu’au domaine radio. Il s’agit en général d’un milieu ténu composé d’atomes, de gaz, de molécules et de poussières à partir desquels se forment les galaxies, les étoiles et les planètes. Le sujet de mon travail de thèse était justement de développer un petit télescope stratosphérique infrarouge (AROME) qui a montré la présence de grandes molécules organiques dans la Voie Lactée, notre Galaxie. De telles molécules posent bien-sûr la question de savoir si l’apparition de la vie sur Terre aurait pu être favorisée par cette complexité moléculaire interstellaire.

Ayant contribué à plusieurs instruments précurseurs, au sol ou sous ballons stratosphériques, j’ai rapidement choisi de m’orienter vers l’étude de l’Univers lointain en m’impliquant dans le développement de la mission spatiale PLANCK de l’ESA. Démarrée en 1994, lancée en 2009, et exploitée jusqu’en 2013, PLANCK a dressé un relevé absolument inédit du rayonnement fossile polarisé issu du Big-Bang, ainsi que des nombreuses émissions infrarouges et micro-ondes de notre Galaxie et des galaxies lointaines.

Avez-vous déjà eu des fonctions au sein de l’INSU avant de devenir DAS ?

Oui, j’ai été président de la commission spécialisé Astronomie-Astrophysique (CS AA) de 2007 à 2011, une responsabilité qui m’a permis de bien comprendre le fonctionnement de notre discipline structurée à partir de ses laboratoires autour de grands instruments et de services d’observations. J’ai pu à cette occasion participer à la coordination de l’exercice de prospective de 2009, celui par lequel notre communauté a défini ses grandes priorités pour le début du XXIeme siècle, dont celle de l’E-ELT, ce télescope européen de pratiquement 40 mètres de diamètre qui entrera en service dans quelques années.

J’ai ensuite dirigé l’IRAP lors de sa création, de 2011 à 2016, un grand laboratoire d’astronomie et d’astrophysique sol-espace en région Occitanie. Puis j’ai assuré jusqu’à récemment les rôles de chargé de mission pour les affaires spatiales à l’INSU et d’animateur du groupe « Espace » des dix instituts du CNRS.

Quelle est votre vision de l’INSU et pourquoi avoir accepté le rôle de DAS ?

Lorsque la direction de l’INSU m’a proposé le poste, j’ai dit oui tout de suite ! L’INSU nous est totalement indispensable. Cet institut national permet d’animer toute la communauté des sciences de la Terre et de l’Univers grâce aux Observatoires des sciences l’univers (OSU), ces structures régionales fédératives qui soutiennent dans la durée nos systèmes d’observations scientifiques, pour des recherches toujours très fondamentales concernant notre place sur la Terre et dans l’Univers. Nos laboratoires rassemblent chez leurs personnels chercheurs, ingénieurs et techniciens des expertises exceptionnelles qui nous permettent d’occuper très souvent une place de leader dans les collaborations internationales. Nos questions scientifiques sont un ciment très fort pour ces grandes collaborations, et ce jusque chez les partenaires industriels qui doivent s’impliquer dans développement de nos instruments. Nos équipes jouent au meilleur niveau mondial, et font des premières régulièrement, c’est un grand honneur, et c’est très motivant d’être leur DAS.

Quels sont vos projets et vos ambitions en tant que DAS ?

Succéder à Guy Perrin est une véritable gageure ! Il a effectué ces cinq dernières années un travail exceptionnel pour ancrer solidement la feuille de route de l’astronomie et l’astrophysique française dans les grandes infrastructures du XXIeme siècle.

Je souhaite être à la hauteur des ambitions de notre communauté. Qu’elle continue de s’illustrer par des inventions et des découvertes de tout premier plan. Qu’elle continue d’oser porter des projets très difficiles malgré les incertitudes et les vents contraires de toutes sortes que nous devrons affronter collectivement. C’est un exercice très exigeant, et je suis bien conscient de la pression que cela peut mettre sur les équipes. J’aurai donc une vigilance particulière pour que ça ne se répercute pas négativement sur les individus, et pour que nos personnels s’épanouissent dans leur travail et bénéficient de la reconnaissance qu’elles et qu’ils méritent.

 

Propos recueillis par Léa Lahmar

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Martin Giard
Directeur adjoint scientifique Astronomie-Astrophysique