Coronavirus : baisse de la pollution en Chine et en Italie, vue depuis l’espace avec IASI

Résultat scientifique Océan Atmosphère

L’analyse des données du sondeur IASI a permis à des chercheurs et ingénieurs du Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (LATMOS/IPSL, CNRS / Sorbonne Université / UVSQ / CNES) de mettre en évidence une baisse des niveaux de pollution au monoxyde de carbone en Chine et en Italie, suite à la mise en quarantaine totale ou partielle de plusieurs villes ou régions.

Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI, en Chine (à gauche) et en Italie (à droite).
Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI, en Chine (à gauche) et en Italie (à droite). Comme ce gaz persiste pendant plusieurs semaines dans l’atmosphère, l’impact ne se limite pas aux zones confinées mais s’étend aussi aux alentours. © Maya George, LATMOS

 

Alors que l’épidémie de Covid-19 fait rage et s’étend, une baisse des niveaux de pollution est observable par satellite, liée à la mise en quarantaine totale ou partielle de plusieurs villes ou régions. En effet, les principales sources de polluants sont liées au trafic routier et aux émissions industrielles, et les régions affectées et leurs alentours présentent une meilleure qualité de l’air par rapport aux années précédentes.

Après le dioxyde d’azote (NO2) observé par le satellite S5P (https://www.aeronomie.be/index.php/fr/nouvelles/2020/tropomi-observe-limpact-virus-corona-qualite-lair-en-chine), ce sont maintenant les cartes du monoxyde de carbone (CO), observé par la mission IASI, qui montrent que ses concentrations ont diminué en février 2020 de 10 à 45 % dans toute la région entre Wuhan et Pékin. Dans une moindre mesure, on détecte également l’impact du confinement dans le nord de l’Italie, même si la courte durée de la période d’étude (4 jours) rend l’analyse plus difficile.
Les cartes quotidiennes obtenues par le LATMOS à partir des données satellitaires de IASI montrent que la Chine est le pays qui émet le plus de polluants. La période hivernale est propice à la pollution atmosphérique car les centrales à charbon tournent à plein régime et émettent du CO en masse, un gaz incolore et inodore qui persiste dans l’atmosphère pendant plusieurs semaines et peut donc parcourir des centaines de kilomètres, porté par les vents. Mais cette année, au mois de février, et pour la première fois depuis 2008, une diminution significative des polluants est observée dans tout le nord de la Chine. C’est aussi le cas dans la vallée du Pô. Sachant que le nombre de décès par an liés à la pollution en Chine est estimé être proche du million, peut-être la situation actuelle permettra-t-elle d’éviter une partie de ces décès cette année.

Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI, en Chine.
Monoxyde de carbone mesuré par la mission satellite IASI, en Chine. Les différences observées atteignent 40 % dans la région de Pékin. Comme ce gaz persiste pendant plusieurs semaines dans l’atmosphère, l’impact ne se limite pas aux zones confinées mais s’étend aussi aux alentours. © Maya George, LATMOS

 

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