BIOLUMOPS : des planeurs sous-marins pour cartographier la bioluminescence en Méditerranée
La première mission du projet BIOLUMOPS (Bioluminescence Marine, Observations spatio-temporelles in situ par Planeur Sous-marin), coordonnée par une équipe de recherche CNRS-INSU s’est déroulée du 13 au 27 mars 2025 à bord du navire océanographique L’Europe en Méditerranée. L’objectif : mieux comprendre la distribution spatio-temporelle de la bioluminescence jusqu'à 600 mètres de profondeur.
Observer la lumière vivante des océans
Dans l’océan, la bioluminescence - l’émission de lumière produite par des organismes vivants- est un moyen de communication largement répandu façonnant la répartition spatiale des communautés. Près de 75% des organismes de la colonne d’eau possèdent cette capacité, de la surface jusqu’aux grands fonds marins. La bioluminescence représente un indice de la présence des organismes et de leurs interactions.
Pourtant, les données quantitatives restent rares. Le projet BIOLUMOPS coordonné par l’Institut Méditerranéen d'Océanologie (MIO), le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM) et soutenu par l’ANR ASTRID, vise à cartographier en profondeur la composition de ces organismes et et leur bioluminescence à l’aide de nouveaux capteurs embarqués sur des planeurs sous-marins autonomes.
Des capteurs innovants sur des gliders autonomes
Pour mener cette exploration, trois planeurs sous-marins (gliders) équipés de capteurs classiques (température, salinité, oxygène, chlorophylle-a et ADCP pour les courants) ainsi que de dispositifs innovants (PAR pour la lumière atmosphérique, UVP6 pour l’imagerie planctonique, UBAT pour la bioluminescence) ont été déployés.
Grâce à l'expérience acquise lors de précédentes campagnes (APERO, BioSWOT-Med, SNO-MOOSE), la cellule glider du MIO/OSU-PYTHEAS, intégrée au Parc d'Instruments Nationaux Gliders (PING), a assuré la stratégie de campagne, le pilotage en mer et la récupération des 3 engins près de Marseille.
Naviguer en flottille dans des conditions difficiles
Durant deux semaines de météo capricieuse, le pilotage en continu a été assuré par un binôme MIO/ALSEAMAR. Grâce à une planification fine, les trois gliders ont navigué en flottille synchronisée, tout en optimisant l’autonomie énergétique et la qualité des mesures.
La visualisation en temps réel des données a permis d’adapter la stratégie scientifique jour après jour, maximisant la qualité des observations dans une mer agitée.
Des premiers résultats prometteurs
Malgré des conditions hivernales difficiles, cette première phase de mission a permis d’acquérir des données inédites sur la bioluminescence et la composition du plancton entre la surface et 600 mètres de profondeur.
Le projet BIOLUMOPS se poursuivra avec une seconde mission prévue en août 2025 à bord du navire Thalassa.
Laboratoires CNRS impliqués
Institut Méditerranéen d'Océanologie ( MIO ) Tutelles : CNRS / AMU / IRD / Univ. Toulon
Laboratoire des sciences de l'environnement marin ( LEMAR ) Tutelles : CNRS / IFREMER / IRD / Univ Bretagne Occidentale
Laboratoire d'informatique de robotique et de microelectronique de montpellier ( LIRMM )
Laboratoire d'océanographie de Villefranche ( LOV ) Tutelles : CNRS / Sorbonne Univ.
Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques ( LOCEAN ) Tutelles : CNRS / IRD / MNHN / Sorbonne univ.