Catherine Péquegnat-Lecomte reçoit le cristal 2009 du CNRS

Prix et distinction

La vie aurait pu être un long fleuve tranquille,

pour cette Suissesse de 53 ans, ingénieure de recherche au CNRS, mais dans la réalité, le fleuve a plutôt été jalonné de nouvelles opportunités qu’elle a su saisir. Derrière le caractère calme et posé de Catherine Péquegnat-Lecomte se cache en fait le tempérament d’une véritable chef d’équipe, dotée d’une organisation sans faille et d’une combativité à toute épreuve.

Entrée au Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique (LGIT1), à Grenoble, en 1991 en tant qu’informaticienne et administratrice réseau, la jeune femme a su, au fil des années, asseoir son expertise sur les bases de données sismologiques. Si bien que depuis 2004, elle est responsable au LGIT du projet BDsis, une base de données unique qui rassemble les données sismologiques et accélérométriques2 françaises. « Ces données sont nombreuses, complexes, et hétérogènes ». Elles servent en premier lieu aux chercheurs responsables de la collecte, mais « restent sous-exploitées et inutilisables pour les autres sismologues, si on ne leur associe pas, par exemple, des informations sur le lieu de d’acquisition, l’événement enregistré, ou les conditions de l’expérience... ».

Il fallait décrire ces données, les structurer, les archiver et les mettre dans un format unique, afin qu’elles soient utilisables par toutes les communautés de recherche, françaises et internationales. Telle est la mission qu’a endossée l’ingénieure, peu de temps après son entrée au CNRS, en s’intégrant à un groupe de travail inter-laboratoires composé d’ingénieurs et de chercheurs en sciences de la Terre. Et pourtant ces dernières n’étaient pas vraiment son domaine de prédilection au départ. Car Catherine était « linguiste, grammairienne de formation ! ».

Le tempérament d'une vraie chef d'équipe, dotée d'une organisation sans faille et d'une combativité à toute épreuve.

C’est en 1986 que, jeune étudiante, elle commence à s’intéresser au traitement automatique des langues, et de fait à l’informatique. À partir de là, elle bifurque dans la nouvelle voie qui s’offre à elle. Elle s’installe à Grenoble et s’engage alors dans un DESS, un DEA et finalement dans une thèse en informatique, qui sera écourtée à cause des difficultés économiques de l’entreprise qui finance son travail de recherche. Moins d’un an après cette mésaventure, Catherine est recrutée dans son laboratoire actuel.

Dans ce parcours, il y a « beaucoup de hasard et pas mal de chance », reconnaît-elle. « Très vite, je me suis intéressée au travail de certains chercheurs sismologues et un jour on m’a proposé de partir sur le terrain. » On est alors en 1994, « le matériel d’acquisition commence à devenir complexe et les problèmes informatiques se sont accrus ; de plus les quantités d’informations recueillies n’étaient plus gérables pour un simple ordinateur de bureau ».

Très à l’écoute de ses collègues chercheurs, Catherine Péquegnat-Lecomte est reconnue pour son haut niveau d’expertise, elle se consacre aujourd’hui au projet BDsis. Quant à son temps libre, il est réservé à la randonnée au grand air, l’Himalaya, les Andes, le Hoggar, sans oublier les Alpes, en Suisse comme en France !

Notes

 

  1. Laboratoire de géophysique interne et tectonophysique (LGIT) : Université Grenoble 1 / CNRS / Université de Chambéry / Observatoire de Grenoble / IRD / Laboratoire central des ponts et chaussées
  2. Données permettant de déterminer les mouvements des sols et ainsi la magnitude des séismes et leur atténuation en fonction de la distance du foyer.