Du séisme à la dynamique actuelle des Alpes Occidentales

Résultat scientifique Terre Solide

Les chaînes de montagne sont en perpétuel mouvement. C’est le cas des Alpes européennes qui, particulièrement dans leur partie occidentale, se soulèvent de quelques mm/an. Le paradoxe ? Les Alpes occidentales sont en même temps caractérisées par une extension horizontale au travers de la chaîne, et non plus par du raccourcissement comme lors de leur formation. Plusieurs méthodes géophysiques permettent de mesurer cette constante évolution afin de mieux en comprendre l’origine. La sismotectonique permet, plus particulièrement, d’étudier les mouvements de la croûte terrestre lors des séismes. Grâce aux données conjointes des stations régionales alpines de Résif (Sismalp) et des stations des réseaux nationaux français, italiens et suisses, plus de 30 000 séismes ont pu être recensés dans les Alpes occidentales entre 1989 et 2013. De récents travaux ont bénéficié de ce catalogue à la précision inégalée jusqu’ici, afin d’établir le champ de déformation sismique 3D de la chaîne alpine occidentale, pour mieux comprendre in fine les moteurs de sa dynamique actuelle. À l’aide d’une approche statistique novatrice dans ce domaine, les auteurs ont pu utiliser des séismes de magnitude entre 1 et 5, puis définir la probabilité associée aux modes de déformation sismique observés. Les résultats correspondants révèlent une dynamique complexe, probablement induite par l’interaction entre les mouvements de plaques tectoniques, les flux du manteau visqueux sous-jacent, et les phénomènes de décharge à la surface (érosion et déglaciation).

Dynamique actuelle des Alpes occidentales proposée à partir des observations sismiques réalisées entre 1989 et 2013.

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Present-day geodynamics of the Western Alps: new insights from earthquake mechanisms

Marguerite Mathey, Christian Sue, Colin Pagani, Stéphane Baize, Andrea Walpersdorf, Thomas Bodin, Laurent Husson, Estelle Hannouz, and Bertrand Poti

https://doi.org/10.5194/se-12-1661-2021

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Marguerite Mathey
Institut des sciences de la Terre (ISTerre), maintenant à l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP)