Image de Ryugu capturée en 2018 par Hayabusa2 à une altitude d'environ 64m. Il s'agit de la photographie de plus haute résolution obtenue de la surface de Ryugu. © JAXA, University of Tokyo

Formation et évolution de l'astéroïde carboné Ryugu

Résultat scientifique Univers Terre Solide

La mission japonaise Hayabusa2 de la JAXA a rapporté des échantillons de l'astéroïde primitif carboné Ryugu. Les analyses de ces échantillons par une équipe de recherche internationale comprenant des scientifiques du CNRS-INSU et du CNRS-IN2P3, avec le support du CNES, ont permis de proposer un scénario de l'histoire de Ryugu, incluant sa formation lors de la fragmentation de son astéroïde parent. Les échantillons de Ryugu contiennent des minéraux (silicates hydratés, carbonates, magnétite) ainsi que des matériaux organiques et de l'eau carbonatée. Une petite proportion des minéraux de la surface de Ryugu se sont formés proche du Soleil. Ryugu a une composition remarquablement similaire à la météorite d'Orgueil, tombée en France en 1864, qui est conservée au MNHN à Paris. Orgueil appartient à une classe rare de météorites, elle est utilisée comme référence pour la composition moyenne du système solaire. Les échantillons de Ryugu offrent ainsi un aperçu unique sur ce type de matériau primitif.

Le champ magnétique primordial enregistré dans les minéraux magnétiques de Ryugu suggère que son astéroïde parent s'est formé dans des régions éloignées du Soleil. Une simulation numérique tenant compte des caractéristiques mesurées dans les échantillons de Ryugu, suggère que le corps parent de Ryugu faisait une taille d’environ 100 km et s'est formé à peu près 2 millions d'années après la formation du système solaire. Au cours des 3 millions d'années suivantes, sa température a atteint environ 50°C, entraînant des réactions d’altération aqueuse. Par la suite, un impacteur (de taille < 10 km) a désagrégé l’astéroïde parent. L’astéroïde Ryugu s'est ensuite agrégé à partir de matériau qui était éloigné du point d'impact.

Laboratoires CNRS impliqués

  • Institut d'astrophysique spatiale (IAS – OSUPS)

Tutelles : CNRS / UPS

 

  • Institut de chimie physique (ICP)

Tutelles : CNRS / UPS

 

  • Laboratoire de physique des 2 infinis - Irène Joliot-Curie (IJCLab)

Tutelles : CNRS / UPS

 

  • Institut des sciences moléculaires d'Orsay (ISMO)

Tutelles : CNRS / UPS

 

  • Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC – Ecce Terra)

Tutelles : CNRS / MNHN / Sorbonne-Université / IRD

 

  • Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (IPAG – OSUG)

Tutelles : CNRS / UGA

 

  • Institut de physique du globe de Paris (IPGP)

Tutelles : CNRS / IPGP

 

  • Laboratoire d'études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (LESIA – Observatoire de Paris)

Tutelles : CNRS / Observatoire Paris / Sorbonne Université / Université Paris Cité / CNES

(A) Micrographie optique du plus grand échantillon C0002 analysé et (B) Vue de l'intérieur de l'échantillon obtenue par CT-scan en rayonnement synchrotron au SPring-8. © SPring-8, Tohoku Univ.

En savoir plus

Formation and evolution of carbonaceous asteroid Ryugu: Direct evidence from returned samples – Science

T. Nakamura, M. Matsumoto, K. Amano, Y. Enokido, M. E. Zlonesky and al.

http://science.org/doi/10.1126/science.abn8671

Contact

Mathieu Roskosz
Enseignant-chercheur du MNHN à l’IMPMC
Rosario Brunetto
Chercheur CNRS à l’IAS – OSUPS
Emmanuel Dartois
Chercheur CNRS à l'Institut des sciences moléculaires d'Orsay (ISMO)