Hommage à Jean-Pierre Pommereau
Jean-Pierre Pommereau a effectué toute sa carrière au CNRS dans le domaine de la recherche atmosphérique. Chercheur enthousiaste et énergique, il s’est intéressé d’abord aux oxydes d’azote dans la stratosphère et a dirigé plusieurs campagnes internationales de mesures sous ballon stratosphérique, puis dans le cadre du projet européen de mesure de pollution EUROTRAC il s’est lancé dans le développement du spectromètre à télédétection à long parcours le SANOA.
A la suite de la découverte du trou dans la couche d’ozone en 1985, un nouveau spectromètre a été développé, le SAOZ entièrement automatisé qui permet d’effectuer des mesures d’ozone et d’oxyde d’azote depuis le sol ou en ballon. Depuis, une trentaine d’instruments ont été construits et répartis sur le globe et plus de 120 vols ballons ont été effectués depuis différents centres de lancement dans les deux hémisphères nord et sud. Le SAOZ et son descendant le Mini-SAOZ font partie du réseau international NDACC de surveillance de l’atmosphère.
Jean-Pierre Pommereau a organisé et coordonné de nombreuses campagnes internationales : MAP-Globus, CHEOPS, EASOE, SESAME, HIBISCUS. Il a fait partie de nombreux comités français et internationaux (European Ozone Science Panel, NDSC/NDACC Steering Committee, IO3C). Son expertise a été sollicitée au niveau français par les programmes de recherche PAMOY et PNCA, par la CSOA de l'INSU, le CNES, l’IFRTP et au niveau international par la Commission Européenne, l'ESA, le NERC (UK), les agences nationales canadienne, finlandaise et espagnole, l'International Science Foundation ainsi que dans le cadre des coopérations France-Australie-Nouvelle-Zélande et France-Russie. Il a également fait partie du panel d’expert pour les instruments satellitaires GOME/ERS2 et SCIAMACHY/ENVISAT. Une cinquantaine d’étudiants ont bénéficié de ses conseils et plus d’une dizaine ont passé une thèse d’université sous sa direction.
Jean-Pierre dégageait un enthousiasme et une chaleur qui ne laissent pas indifférent. Il laisse un grand vide dans les communautés travaillant sur l’évolution de la stratosphère en lien avec la destruction de la couche d’ozone et le changement climatique.