Karine Perraut : une médaille d’argent pour l’étude des disques protoplanétaires par interférométrie optique
Astronome à l’IPAG (CNRS/Univ. Grenoble Alpes), Karine Perraut étudie les disques de gaz et de poussières où naissent les planètes. Elle utilise pour cela l’interférométrie optique grâce, notamment, à des télescopes installés au Chili. Ses travaux lui ont valu de recevoir la médaille d’argent du CNRS.
Une partie des instruments de l’Observatoire européen austral (ESO), dans le désert chilien de l’Atacama, est coordonnée au niveau français par Karine Perraut, astronome à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG, CNRS/Univ. Grenoble Alpes). Elle est experte en interférométrie, une méthode qu’elle utilise dans le domaine des longueurs d’onde visibles et proche-infrarouges pour explorer la morphologie et la dynamique des disques protoplanétaires. Elle étudie les processus physiques en jeu dans les régions les plus internes de ces disques, ces environnements de gaz et de poussières autour de jeunes soleils contenant tous les ingrédients pour la formation de planètes.
Les mesures interférométriques utilisent plusieurs télescopes d’un même observatoire afin d’atteindre une résolution angulaire meilleure que le millionième de degré, une résolution qui permettrait de distinguer, depuis la Terre, une tablette posée sur la Lune. À l’ESO, Karine Perraut utilise principalement GRAVITY, un interféromètre optique qui combine la lumière des quatre télescopes de huit mètres de diamètre du Very large telescope interferometer. Avec ses collègues grenoblois et parisiens et au sein d’un consortium européen, Karine Perraut a contribué à développer cet instrument dédié à l’observation d’objets très peu lumineux, comme le centre de notre Galaxie. Ainsi, l’équipe de l’IPAG a fourni les composants d’optique intégrée combinant la lumière au cœur de GRAVITY et elle travaille encore aujourd’hui à accroître la sensibilité de l’instrument.
L’intérêt de Karine Perraut, instrumentaliste de formation, pour l’interférométrie optique est né durant sa thèse au Laboratoire d’Astronomie Spatiale de Marseille et à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Elle a acquis une passion pour les observations astronomiques, qu’elle gère à présent à cheval entre deux hémisphères. « Tout comme le développement d’instruments de pointe, les missions d’observation sont des moments de coopération et de collaboration très riches, tant scientifiquement qu’humainement », témoigne Karine Perraut.