Leçons du bilan carbone complet de l'IRAP

Résultat scientifique Univers

Le dérèglement climatique semble s’accélérer et ses effets deviennent de plus en plus sensibles et dévastateurs. Contenir le réchauffement planétaire implique une réduction drastique de nos émissions nettes de gaz à effet de serre : de moitié au moins d’ici 2030 et totale d’ici 2050. La dépendance de nos modes de vie aux combustibles fossiles est telle que tous les secteurs d’activité doivent se sentir concernés par la nécessité d'une profonde transformation de nos sociétés. La recherche scientifique ne fait pas exception et la connaissance son empreinte environnementale est la première étape de cette transition. 

D’après le bilan carbone complet de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP), les grands moyens d’observations de notre univers semblent être la principale source des émissions de gaz à effet de serre de la recherche scientifique en astronomie. Réalisé par la commission environnement de l’unité de recherche toulousaine, ce bilan de ses émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2019 constitue le travail le plus complet présenté à ce jour pour une telle structure. Il fait apparaître que la recherche en astrophysique réalisée à l’IRAP aux standards de 2019 a engendré la production de 7400 +/- 900 tCO2eq pour environ 260 personnes. Le développement et l’utilisation des grands moyens d’observation de l’Univers représentent plus de 70 % des émissions, tandis que l’infrastructure locale du laboratoire à Toulouse et Tarbes ne pèse que pour 10 %.

Ce résultat suggère que le principal ressort des émissions se situe au cœur même de la culture de la recherche et que toute stratégie de réduction des émissions à l’échelle de la communauté ne sera pertinente que si elle intègre cette facette cruciale des activités scientifiques. L’amélioration de l’empreinte environnementale des infrastructures de recherche actuelles et le ralentissement du rythme de déploiement de nouveaux moyens devraient notamment figurer en bonne place dans les solutions envisagées.

Laboratoire CNRS impliqué

Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP – OMP)

Tutelles : CNES / CNRS / UT3 – Paul Sabatier

Répartition des émissions de gaz à effet de serre de l’IRAP par source pour l’année 2019

En savoir plus

A comprehensive assessment of the carbon footprint of an astronomical institute – Nature Astronomy

Pierrick Martin, Sylvie Brau-Nogué, Mickael Coriat, Philippe Garnier, Annie Hughes, Jürgen Knödlseder & Luigi Tibaldo

https://doi.org/10.1038/s41550-022-01771-3

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Pierrick Martin
Chercheur CNRS à l'IRAP – OMP