Les échantillons de l’astéroïde Ryugu révèlent la composition la plus primitive du système solaire

Résultat scientifique Univers Terre Solide

95 mg de poudre et de particules de roches de l’astéroïde Ryugu ramenés par la sonde Japonaise Hayabusa2 ont été analysés (66 éléments, isotopies de l’oxygène, du chrome et du titane) par une équipe internationale comprenant 4 chercheur(e)s français(e)s de l'Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (IMPMC / Sorbonne Université, MNHN, CNRS, IRD), l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP / Université Paris-Cité, CNRS, IGN) et du Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG / Université de Lorraine, CNRS).

Ces analyses montrent que les fragments de l’astéroïde Ryugu est principalement composé de matériel semblable aux chondrites carbonées de type Ivuna qui font partie des météorites les plus primitives et les plus rares des collections mondiales et dont la composition est similaire au Soleil. De plus, ces échantillons sont composés de minéraux secondaires formés par altération aqueuse, témoignant de circulation d’eau à la surface de Ryugu. Le liquide aqueux issu du corps parent de la météorite a altéré les minéraux primaires à basse température et basse pression (37 ± 10 ℃, 0,06 atm) au cours d’une période datée à environ 5 millions d'années après la naissance du système solaire. Dès lors, l'échantillon de Ryugu n'aurait pas été chauffé au-delà de 100℃.

Ces résultats permettent de conclure que parmi l’ensemble des échantillons dont l’humanité dispose, l’astéroïde Ryugu présente les compositions les plus primitives du système solaire. À l'avenir, ce matériel issu de la météorite Ryugu sera étudié au niveau international en tant que nouveau matériau de référence du système solaire.

Echantillons de l’astéroïde Ryugu. © JAXA

Contact

Frederic Moynier
Institut de physique du globe (CNRS)