Marion Jaud : médaille de cristal pour son expertise sur l’observation du littoral par télédétection

Prix et distinction Terre Solide Surfaces continentales

Ingénieure de recherche à l’Institut Universitaire Européen de la Mer au sein de l’Unité d’Appui et de Recherche (UAR IUEM, UBO/CNRS/IRD) et rattachée au laboratoire Géo Océan, Marion Jaud est spécialisée en télédétection multi-source appliquée aux environnements littoraux. Elle assiste et conseille les scientifiques lors de leurs projets de recherche et d’observation, via la mise en place de méthodes de mesure et de traitement des données, ainsi que sur le suivi sur différentes problématiques comme l’érosion du trait de côte ou bien les habitats benthiques. 

Elle explore sur le terrain des environnements variés – plages, falaises, lagons ou structures géologiques. Coordinatrice du Pôle Image et Instrumentation (P2I) à l’IUEM depuis 2018 et directrice technique de l’IUEM, elle veille aussi à l’optimisation de ces méthodes en choisissant le protocole, les équipements et services adaptés au besoin des chercheuses et chercheurs, et en essayant de favoriser des approches low tech, low cost et grand public dans un esprit de science citoyenne et participative.

Fascinée dès son enfance – en Auvergne – par les récits d’aventures maritimes, les cartes au trésor et les histoires de pirates, Marion Jaud a su très tôt qu’elle voulait faire de la cartographie marine. Après une formation en classes préparatoires, elle intègre l’ENSTA Bretagne et effectue, en parallèle, un master de recherche en géophysique marine à l’IUEM. Après sa thèse sur les méthodes de télédétection pour le suivi des transferts sédimentaires sur le littoral en poche, elle intègre l’Institut en 2018. 

Entre la Bretagne et la Réunion, cette cartographe et hydrographe accompagne depuis les écologues, les géographes et les géologues de l’IUEM en concevant des méthodes de suivi sur mesure. « Il n’existe presque jamais une solution technique toute faite : la bonne réponse naît d’une compréhension fine des besoins scientifiques. ». Grâce à la télédétection, elle modélise ainsi en 3D des phénomènes comme l’érosion du trait de côte ou les habitats benthiques, à partir d’images satellites, aériennes, drones et terrestres.

« La géomorphologie littorale est un domaine qui s’intéresse à la forme, la structure et à l’évolution des littoraux, ainsi qu’aux processus (naturels ou humains) qui les façonnent à différentes échelles de temps et d’espace. La vision multi-échelle et multi-temporelle apportée par la télédétection est donc très pertinente pour suivre ces évolutions ».

Attachée à la sobriété technologique, elle cherche aussi à « concevoir des méthodes plus « frugales », basées sur des approches plus simples et des dispositifs plus grand public ou plus « low-tech ». L’objectif est de tendre vers plus de fiabilité, avec une instrumentation robuste et réparable, et avec une mise en œuvre facilitée, mais également accessible ». Une démarche visant à favoriser l’interdisciplinarité et à élargir la communauté des parties prenantes, en s’ouvrant par exemple aux sciences citoyennes.

Responsable de la plateforme transversale P2I de l’IUEM, elle met à disposition ainsi les équipements et les services, et forme à l’utilisation des instruments ou au traitement des données. Marion Jaud œuvre également au sein de groupes nationaux d’expertise, notamment pour l’INSU, où elle contribue à la stratégie instrumentale du CNRS. Investie dans la transmission, elle participe également à différents modules de formation, et encadre chaque année étudiants, stagiaires et doctorants. 

« Cette médaille est une belle reconnaissance non seulement de mon travail mais aussi de celui des personnes avec qui je collabore au quotidien. C’est aussi un encouragement et une motivation à poursuivre et à transmettre davantage… »