Pandora
Contexte et objectifs
La variabilité climatique du Pacifique équatorial aux échelles décennales pourrait dépendre des anomalies des caractéristiques hydrologiques (température, salinité, courants) des masses d’eau transportées depuis les grands gyres subtropicaux vers l’équateur. Pour tester cette hypothèse, il est nécessaire de caractériser les transformations physiques de ces masses d’eaux et leurs cheminements à travers le Pacifique Sud-Ouest, ce qui constitue un des objectifs principaux du programme international SPICE (South Pacific climate and circulation experiment) labellisé par CLIVAR. Outre leurs transformations physiques, ces masses d’eau se chargent en éléments nutritifs et micronutritifs au contact des côtes de bord ouest, un enrichissement qui impacte la productivité du Pacifique équatorial et qui dépend des échanges continent – océan dont la quantification est un objectif majeur du programme GEOTRACES. De plus, le suivi de certains de ces éléments peut aider à déterminer la provenance des masses d’eau et ainsi à apporter des informations supplémentaires sur leur circulation.

Les principaux objectifs de la campagne Pandora sont les suivants :
- fournir une description quasi synoptique des circulations de surface et de sub-surface dans la mer des Salomon et dans les détroits qui relient les circulations internes à la circulation équatoriale ;
- déployer une série de mouillages dans les détroits pour y étudier la variabilité temporelle de la circulation ;
- évaluer les transformations hydrologiques des masses d’eau et leur mélange dans cette région ;
- documenter les échanges marges océaniques – mer des Salomon.
L’approche expérimentale consistera à combiner mesures physiques, chimiques et géochimiques, ce qui permettra d’accéder à une gamme étendue d’échelles de temps et d’espace de la circulation.
Dates et lieux

La campagne se déroulera sur le navire océanographique L’Atalante d’Ifremer. Elle partira de Nouméa (Nouvelle Calédonie) le 21 juin 2012, et y reviendra le 1er août. La plus grande partie des travaux se dérouleront dans la mer des Salomon, entre la Papouasie - Nouvelle - Guinée et les Îles Salomon.
Moyens déployés
À bord de L’Atalante et durant 39 jours, 29 scientifiques effectueront des mesures entre la surface et 6000 m de fond (au plus profond), pour documenter les propriétés des masses d’eau : hydrologie, éléments nutritifs et traceurs (terres rares et isotopes, métaux dissous). Onze mouillages seront déployés à l’entrée sud de la mer des Salomon et dans les détroits qui la délimitent au nord, pour une durée d’au moins 18 mois, afin d’appréhender la variabilité des masses d’eaux et des courants qui traversent la région.
Soutiens
CNRS-INSU (programme LEFE), ANR Blanc, IRD et NSF (USA).
Partenaires
CNRS-INSU, IRD, Universités (Toulouse, Grenoble, Brest, Marseille), Scripps institution of oceanography (CA, USA), Pacific marine environmental laboratory (NOAA, WA, USA).
Laboratoires français impliqués
LEGOS (Toulouse), LEGI (Grenoble), LEMAR/IUEM (Brest), MIO/PYTHEAS (Marseille)
Responsable
Le chef de mission de la campagne est Gérard Eldin. Les PIs du projet Solwara-LEFE sont Sophie Cravatte et Catherine Jeandel, et celui du projet Solwara-ANR est Alexandre Ganachaud.
Pour en savoir plus
Notes
- Solwara signifie "la mer", en dialecte pidgin de Papouasie - Nouvelle - Guinée.
- Pandora : voir "La Ballade la mer Salée" d'Hugo Pratt, Ed. Casterman, Paris, 1975.