Richard Leprovost reçoit le cristal 2008 du CNRS
Il a 44 ans, pratique la voile et l’escalade, et aide son épouse à monter un élevage de chevaux
En 1997, une brusque envie de changement (et sans doute également de soleil) le conduit à demander son affectation à ce qui deviendra Géosciences Montpellier1. « Il y avait tout à faire au niveau instrumental, raconte- t-il. C’est ce défi qui m’a passionné. » Et depuis, il a fait, et beaucoup.
Des instruments de mesure spécifiques pour répondre aux demandes sociétales dans le domaine de l'environnement.
« Dans l’équipe Subsurface, notre groupe étudie et modélise les processus de transferts chimiques et hydrodynamiques dans les réservoirs souterrains, explique-t-il. Ces recherches nécessitent l’emploi de sondes spécifiques qui n’existent pas sur le marché et que nous avons dû développer nous-mêmes. » Par exemple, une sonde de traçage en forage « mono puits » utilisant de petites quantités de traceur, avec un taux de récupération proche de 100 %, intégrant un fluorimètre de forage qu’il a également conçu et capable de mesurer in situ de très faibles concentrations de traceur. Dès lors, la réalisation d’un nombre important d’expériences récurrentes devenait possible. Une campagne de mesures effectuée en 2005, à Majorque, a permis la réalisation de plus de quinze expériences en trois semaines. Deux fois plus que la totalité des expériences de traçage « mono puits » publiées à ce jour au niveau international !
« Mais ce n’est pas parce que nous regardons dans le sol que nous faisons l’autruche, plaisante Richard Leprovost, car ces recherches sont en lien direct avec des demandes sociétales : gestion et protection des ressources en eau, exploration et production pétrolières, impact et remédiation des pollutions superficielles, lutte contre le réchauffement climatique... » Ainsi, il est à l’origine d’un programme expérimental associant la micro-tomographie à l’ESRF (Installation européenne de rayonnement synchrotron) qui a permis l’acquisition de données uniques pour comprendre les problèmes liés à la séquestration du CO2 dans les réservoirs profonds.
Par ses collaborations (Aliance, projet européen sur l’intrusion des eaux salées marines dans les nappes phréatiques, Total, l’Andra, le CEA, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’Observatoire de recherche environnementale en hydrologie...), l’équipe de Richard Leprovost est reconnue au niveau national et international pour la qualité de ses travaux de modélisation et de caractérisation des processus de transfert dans les aquifères, et de développements instrumentaux.