Emmanuel Chemla

Lauréat d'une ERC Starting Grant 2012

Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique (LSCP) - CNRS/EHESS/Ecole Normale Supérieure

Après des études de mathématiques à l’École normale supérieure, Emmanuel Chemla rejoint en 2003 le Département d’études cognitives (DEC). Il est formé aux sciences cognitives en général et à la linguistique formelle en particulier, notamment lors de séjours d'étude à UCLA et au MIT. Pour sa thèse soutenue en 2008, il obtient le Beth Dissertation Award. En 2014 son travail à l'interface entre linguistique et psychologie se voit récompensé de la médaille de bronze du CNRS.

SEMEXP : Psycho-semantics: new data for formal semantics models, stronger frameworks for experimental studies

Comment attribuons-nous un sens à une phrase? Nous faisons ceci sans effort, à tout instant,  alors que ceci implique une foule d'opérations précises. Ces opérations paraitraient d'une grande complexité si elles devaient être exécutées en dehors du langage (pour un calcul ou un raisonnement abstrait). L’un des buts de la linguistique contemporaine a pour but de cartographier les opérations élémentaires mises en jeu dans le langage : combinaisons syntaxiques, règles de compétition entre mots, etc. SEMEXP a pour but de donner une dimension cognitive à ces modèles : prendre en compte la complexité relative des opérations élémentaires, et tester les modèles ainsi obtenus par le biais de méthodes issues de la psycholinguistique. Peut-on comparer la difficulté d’une opération linguistique à la complexité d’une opération similaire appliquée à un calcul ou un raisonnement abstrait ? Peut-on mettre en évidence que des opérations linguistiques élémentaires plus complexes demandent plus de temps, même s’il ne s’agit que de quelques centaines de millisecondes ? Est-ce que les opérations plus complexes apparaissent plus tardivement dans l’apprentissage du jeune enfant ?