© Savarino Joël/2019.

Joël SavarinoIGE / OSUG / CNRS / UGA

ERC Advanced Grant

Directeur de Recherche au CNRS à l‘Institut des Géosciences de l’Environnement UGA/CNRS/IRD/G-INP, Joël Savarino a effectué sa thèse de doctorat au défunt mais glorieux Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement à Grenoble. Après avoir obtenu sa thèse en 1996 sur l’analyse chimique de la carotte de glace groenlandaise EUROCORE, il a rejoint l’équipe du Pr. Mark Thiemens en tant que chercheur associé à l’Université de Californie de San Diego où il s’est perfectionné durant 6 ans à l’utilisation des isotopes stables pour l’étude des processus d’oxydation de l’atmosphère. Il a notamment découvert le moyen de distinguer la nature explosive des éruptions volcaniques passées enregistrées dans la glace. Il a été porteur d’une trentaine de projets nationaux et internationaux touchant au climat et à la chimie des atmosphères polaires avec comme principales caractéristiques l’utilisation d’outils isotopiques performants et novateurs. Riche d’une vingtaine de campagne de terrain en régions polaires construite autour de collaborations internationales, il a été coordinateur de plusieurs projets d’ampleur dont la traverse terrestre scientifique EAIIST (East Antarctic International Ice Sheet Traverse).

DOC-PAST : Déchiffrer la capacité oxydante de l’atmosphère passée (Deciphering the Oxidizing Capacity of the PAST atmosphere), projet financé par le Conseil Européen de la Recherche (ERC Advanced grant, 2022-2026)

Ce projet vise à documenter des éléments de la capacité oxydante de l’atmosphère, propriété fondamentale de l’atmosphère à s’auto-nettoyer en éliminant les composés toxiques et polluants.  Cette propriété exerce un contrôle important sur le climat en déterminant le temps de vie dans l’atmosphère de certains agents climatiques comme le méthane ou la formation des aérosols. Comment à évoluer cette capacité oxydante à travers le temps en lien avec les climats passés du quaternaire reste l’un des derniers grands mystères de la machine climatique terrestre et un point limitant pour déterminer au plus juste les différentes trajectoires climatiques possibles selon les scénarii d’émissions des gaz à effet de serre que nous choisirons comme le souligne le dernier rapport du GIEC. Ce projet propose de faire un saut quantitatif dans la compréhension de la relation climat-chimie en introduisant des nouveaux traceurs basés non plus sur des rapports isotopiques élémentaires mais sur des rapports isotopiques moléculaires.  Ce changement de paradigme préserve l’intégrité physico-chimique des molécules et donc l’information qu’elles contiennent sur les mécanismes ayant conduit à leur formation dans l’atmosphère. Les carottes de glace, seule archive climatique à préserver des composés chimiques de l’atmosphère permettra de remonter le temps et de faire émerger ce lien, entre climat et chimie.