© Sandrine Bony

Sandrine BonyLaboratoire de Météorologie Dynamique (LMD)

ERC Advanced Grant

Biographie

Directrice de Recherche au CNRS, Sandrine Bony a effectué sa thèse de doctorat de l’Université Pierre et Marie Curie au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), puis une bourse post-doctorale du CNES. Elle obtient un poste de chargée de recherche au CNRS en 1996, et est mise à disposition auprès du Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, USA) de 1999 à 2001. Elle obtient la médaille d’Argent du CNRS en 2018. Ses travaux de recherche portent sur le rôle des nuages dans le climat et le changement climatique, et pour cela, elle analyse des simulations numériques, des observations spatiales et des observations in-situ. Elle coordonne également différentes activités au sein du Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP). Grâce à une bourse ERC Advanced Grant obtenue en 2016, elle a co-organisé la campagne internationale EUREC4A au large de la Barbade pour réduire l’incertitude sur le rôle des cumulus d’alizés dans l’amplification du réchauffement climatique. En parallèle, elle a mis en évidence l’influence de l’organisation spatiale des nuages sur le bilan radiatif de la Terre et les précipitations extrêmes.

MAESTRO : Organisation à méso-échelle de la convection tropicale

Dans les Tropiques, la convection atmosphérique forme des nuages de différentes tailles, plus ou moins profonds et plus ou moins agrégés ou espacés. L’organisation spatiale des nuages sur des échelles allant de quelques km à quelques centaines de km influence fortement les propriétés de l’atmosphère à grande échelle, les échanges radiatifs entre la Terre et l’espace et le cycle hydrologique. La réponse de l’organisation de la convection au réchauffement global est susceptible d’affecter la sensibilité climatique et l’intensité des événements extrêmes de précipitation, mais cette réponse reste très incertaine. Pour mieux comprendre cette organisation et sa sensibilité aux conditions environnementales, le projet MAESTRO( (Mesoscale organisation of tropical convection)vise à élucider les processus physiques par lesquels les nuages convectifs communiquent entre eux et avec leur environnement. Il s’agira notamment de tester, pour la première fois à l’aide d’observations, les hypothèses de mécanismes suggérées ces dernières années par les études théoriques ou de modélisation. Pour cela, une campagne aéroportée sera organisée au large du Cap Vert, pendant laquelle les nuages et leur environnement seront caractérisés en trois dimensions et à différentes échelles spatiales par télédétection lidar/radar et mesures in-situ. La synergie avec les observations spatiales sera ensuite utilisée pour tester la généralisation des résultats de la campagne à l’échelle de l’ensemble des tropiques. Enfin, la compréhension physique et les observations acquises par ces études seront utilisées pour tester le réalisme des mécanismes d’organisation de la convection dans la nouvelle génération de modèles climatiques qui a une résolution spatiale suffisamment fine pour représenter cette organisation. Il sera alors possible de juger de la crédibilité des changements d’organisation des nuages prédits par ces modèles lors d’un réchauffement du climat.